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Les vaches aubrac de Meinier

L’Aubrac désigne à la fois un plateau au look lunaire du Massif central et la race bovine qui y pâture pépère. Ladite aubrac est, du reste, une vache formidable, reconnaissable à ses grands yeux que l’on jurerait passés au khôl et à sa robe fauve, appréciée tant pour ses qualités de mère et de laitière que pour la ferme succulence de sa viande. Voilà un animal polyvalent et rustique, qui a tapé dans l’œil des frangins Desbiolles. «Mon frère est allé chercher 18 génisses et un taureau en mars 1997. Quand j’ai vu les bêtes descendre du camion, j’ai eu le coup de foudre», raconte Pascal Desbiolles. «Elles ressemblaient à nos simmentals d’il y a quarante ans. Des animaux de taille moyenne, qui correspondaient bien à notre projet moins productiviste. C’était à un moment où on remettait en cause l’idée du «toujours plus». L’aubrac tombait à pic.»

Les 300 bêtes du troupeau filent des jours heureux à Meinier. Trois étés durant au moins, elles grimpent sur un pâturage du Salève, acquis naguère par le grand-père Desbiolles, qui «ressemble un peu à leur plateau d’origine.» Nourries de foin et céréales produits sur l’exploitation le reste de l’année, nos ruminantes s’avèrent dûment labellisées bio et Genève Région-Terre Avenir. Quoi d’autre? Depuis quelques années, en partenariat avec la Boucherie du Molard, les Desbiolles ont renoué avec la tradition du bœuf de Pâques, engraissé et abattu pour la table pascale. Celui-là même qui était promené naguère en ville avant de passer à la casserole. La modernité a eu raison de cette charmante tradition. Dommage. On aurait rêvé de voir une aubrac parader dans les Rues-Basses.

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